En quoi l’autonomie de la Bretagne est-elle si nécessaire ?
- Rédacteur
- 13 janv.
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Le samedi 14 décembre 2024, j’intervenais à brûle pourpoint pour aborder cette question devant une assemblée d’une centaine de personnes, réunies à Carhaix, destinée à lancer le collectif « Pour la Bretagne ». Mon propos rapide méritait d’être mieux défini et présenté que lors de cette prise de parole plus ou moins improvisée. C’est pourquoi je le reprends méthodiquement afin de mieux définir les raisons qui poussent à cette interrogation. Excusez-en la longueur mais je pense qu’il faut étayer la démonstration pour la rendre la plus crédible possible.
Contrairement à ce qu’affirmaient certains lors des échanges que cette assemblée a suscités, poser une telle question suppose de prendre du recul par rapport aux faits et évènements qui affectent notre société et un peu de hauteur dans la réflexion. S’interroger en effet sur le besoin d’autonomie de la Bretagne suppose tout d’abord de replacer notre territoire dans les contextes variés dans lesquels il se situe et évolue. Nombre d’entre-eux d’ailleurs, ne sont pas spécifiques à la Bretagne mais à un ordre du Monde, de l’Europe, de la France, commun à bien d’autres « périphéries entrainées »[1] de ces ensembles géographiques. Mais pour comprendre notre sort, encore faut-il analyser et comprendre les enjeux qui les affectent.
NDLR : A partir de ce lundi 13 janvier prochain et cela jusqu’au samedi 18 janvier, nous publierons chaque jour, en 5 parties, l’intervention de M. Yves Lebahy que nous remercions vivement pour cette contribution. Gageons qu’elle permettra d’enrichir le débat et suscitera des réactions afin de poursuivre cette réflexion et prise de position : « En quoi l’autonomie de la Bretagne est-elle si nécessaire ? »
Yves LEBAHY, Géographe
[1] Périphérie entrainée : expression utilisée en analyse géopolitique pour désigner, dans les théories polarisantes de Mackinder, les régions qui se situent entre le centre dominant (le heartland) et l’anneau du sous-développement à l’exterieur. Les territoires intermédiaires peuvent être entrainés économiquement c’est-à-dire ne bénéficient que des retombées des logiques économiques du centre mais y sont assujettis politiquement, n’ayant un pouvoir de décision sur leur destin que très limité.
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