En quoi l’autonomie de la Bretagne est-elle si nécessaire ? (5/5)
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- 18 janv.
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Une nécessaire plateforme commune pour porter ce projet.
Revendiquer ces droits et ce projet de vie destiné à tous les Bretons, c’est aujourd’hui élaborer cette plateforme commune affirmant notre identité particulière au sein de la République et de l’Union, C’est aussi rassembler nos forces régionalistes qui ne sont en rien hostiles à la République et à l’Union Européenne, bien au contraire. L’histoire prouve l’attachement des Bretons à ces deux entités politiques. Par leurs votes, leurs engagements passés, ils leur ont maintes fois apporté leur soutien. Mais les échéances de l’actualité et les importantes mutations, sociétale et géopolitique, en cours sur la planète impliquent de voir les choses dans un ordre et sous un angle nouveau. Il en est plus que temps. La Bretagne en s’affirmant deviendrait une région majeure de l’espace européen ; elle en a les atouts.
Pour cela, il faut que cessent nos querelles picrocholines au sein du mouvement breton et des partis régionalistes censés porter cette aspiration. L’Etat français, centraliste et jacobin, maintenant soumis aux logiques ultralibérales qui en renforcent la polarisation, allient leurs intérêts et a toujours joué sur ces divisions. Elles lui permettent de maintenir son pouvoir sur notre pays, nous plaçant dans une situation systématique de sujétion, de « périphérie entrainée » économiquement mais politiquement soumise comme défini au début du texte. Seul donc un mouvement dénonçant cette collusion peut élaborer une autre vision de la Bretagne. Seul donc un mouvement uni peut porter ce projet. Seul donc un mouvement porté par un ligne régionaliste bretonne et progressiste, n’hésitant pas à bousculer cet ordre établi, peut éviter toute récupération politicienne à dimension nationale par le biais d’élus trop rapidement aptes à profiter des largesses, prébendes et honneurs de la République. Car trop souvent les courants politiques français ayant manifesté un intérêt pour les enjeux régionaux, ne l’ont fait que par intérêt électoraliste ponctuel, dans des démarches sans lendemain pour la région, sans espoir pour ses populations. Or, en dépit de nos différences conceptuelles et idéologiques, nous avons presque tous en Bretagne le sentiment d’appartenir à une Nation particulière, riche d’une histoire exceptionnelle, d’une identité forte à préserver, et vouée à un destin commun. C’est un bagage et une espérance qui nous unissent.
Il est de la plus grande importance que, malgré nos différences idéologiques parfois minimes entre courants, nous nous se rassemblions. C’est ce qu’avait déjà tenté de porter le collectif « Oui la Bretagne » lors des dernières régionales.
La situation est devenue telle aujourd’hui que ce besoin d’autonomie devient vital et impérieux pour la société bretonne. L’adhésion de tous les courants politiques (sauf un, le Rassemblement National), réunis dans notre hémicycle régional en Avril 2023, au vœu porté par le groupe Breizh a Gleiz d’une nécessaire autonomie accordée à la Région par l’Etat français le soulignait fortement. Comme quoi cette question est d’importance ! Et elle l’est encore plus dans ce contexte général alarmant. Un « Front commun breton » doit se constituer privilégiant cette option à toute autre, de la même manière qu’en juin 1944 les FFI ont regroupé tous les courants de Résistance, les plus divers et parfois idéologiquement opposés, en une force commune. Les différences entre options politiques, élus et courants me paraissent inférieures à la question de l’autonomie régionale. Dans ce texte, je n’ai pas caché mes idées ; je suis de gauche profondément, humaniste et progressiste, je l’espère. Aussi l’union commune sur ce sujet me parait essentielle en tant qu’homme de gauche et géographe habitué à étudier les sociétés. Il sera toujours temps, l’autonomie acquise, de traiter la question de nos divergences. Car les véritables ennemis de la Bretagne ne sont-ils pas d’abord ces partis politiques nationaux inféodés à cet ordre libéral dérégulé qui règne en maitre actuellement sur toute la planète, et nombre de représentants du peuple qui tôt ou tard, dans leur fonction, oublient la Bretagne et les Bretons ? Si nous pouvons adhérer individuellement à leurs diverses idéologies, la question vitale pour nous, Bretons, est désormais l’avenir de notre territoire. Quand le bateau coule, l’urgence n’est-elle pas de survivre et, pour cela, de faire lien ? Le mouvement breton doit donc s’unir sur un commun dénominateur pour assurer l’avenir de notre société, de notre pays, La Bretagne.
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