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C’est Noël !



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En parcourant nos villes, on a le sentiment que Noël recule au profit d’autres festivités ou appellations plus neutres. A Nantes, le marché de Noël est désormais englobé dans le « voyage en hiver » et des créations tendent à remplacer le père Noël. Ailleurs, ce sont les sapins qui font débat ou que l’on dégrade.


Je me souviens de ce que signifiait pour nous ces mots « c’est Noël !». Des étoiles plein les yeux, un torrent d’émotion pour les enfants comme pour ceux que nous sommes devenus et qui se souviennent encore de la magie de leurs Noëls en famille.


Noël avait cette puissance d’unité sociale que l’on ne trouve pas ailleurs. Croyant ou non, tout le monde adhérait à cette magie. D’ailleurs on croyait peut-être plus au père Noël qu’en Jésus, mais bon, on allait visiter la crèche.


Pourquoi nous enlève-t-on notre Noël et ce lien qui nous unissait avec ceux qui, avant nous, partagèrent cette même émotion et qui ne sont plus là ?


Il est vain de prétendre que ceux qui viennent d’ailleurs y trouveront une meilleure place. A force de tout détruire, il ne restera bientôt plus rien de nous capable de faire lien, y compris avec ceux qui viennent d’ailleurs. Celui qui ne sait plus qui il est ne risque pas d’intégrer grand monde ! Serons-nous plus heureux ? Je ne le crois pas.


Je repense à cette fest-Yves issue du peuple et créée à Nantes par Yves Averty, pour célébrer la Bretagne en lien avec notre histoire et notre plus fameux saint. La région Bretagne l’a dévoyée du nom de « fête de la Bretagne ». Coupée de nos racines, cette fête manque singulièrement de chair et prospère sur les subventions publiques. Imaginerait-on l’Irlande se priver de son saint Patrick pour célébrer la « fête de l’Irlande » ?


On veut faire de nous des individus orientés sur eux-mêmes et leurs droits individuels abstraits, privés de tout ce qui fait chair et peut nous unir ne serait-ce qu’un bref instant dans l’émotion populaire.


Qu’est-ce qui nous rassemble nous, Bretons, si ce n’est la conviction de faire peuple, d’avoir la même langue, la même culture, la même différence au regard de ceux qui nous sont autres ? La tendance est forte aujourd’hui pour tout détruire en Bretagne dans le but de ne pas offusquer ceux qui viennent d’ailleurs et qui ne savent pas déchiffrer notre langue. Notre toponymie grignotée chaque jour, sous le regard distrait de nos représentants politiques, en sait quelque chose.


Alors on nous répondra que nous avons les « droits linguistiques » ou le secours de la « diversité culturelle ». Nous avons tous des droits et nous sommes tous égaux, mais c’est oublier qu’on ne fait pas « peuple » avec le juridique ou les principes abstraits. C’est l’émotion populaire qui fait le peuple, comme lors de ce match improbable du racing club de Vannes au Rhoazon park où le peuple breton a communié récemment.


La « diversité culturelle » est un beau concept, mais qui ne suffit pas à justifier la sauvegarde de nos langues. Ce qui justifie la sauvegarde de nos langues, c’est que nous sommes un peuple ! Mais allez dire ça à ceux qui nous dirigent ! D’ailleurs, ce n’est pas au nom de la diversité culturel qu’on apprend le français à nos enfants.


Ce qui fait lien entre nous, c’est que nous sommes le peuple breton et que nous partageons des valeurs, une histoire commune, quand bien même serait-elle religieuse !


Yvon Ollivier

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