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Point de vue de Yvon Ollivier : Je n’irai pas dans danser sur vos tombes !

Yvon Ollivier, auteur.
Yvon Ollivier, auteur.

L’esprit du temps est à la haine et à la confrontation violente des extrêmes. Chaque jour nous amène son lot d’outrances.


Sommes nous pour autant condamnés au pire, à la descente aux enfers d’une guerre civile entre les extrêmes, les nationalistes et antifa ?


Le désintérêt pour la politique peut être rassurant parfois. Mais d’autres signaux me glaceraient plutôt le sang !


Nos jeunes ne connaissent plus de limite. La mort de Jean-Marie Le Pen a déclenché des scènes de liesses populaires, ici ou là. On danserait sur son cadavre si on le pouvait


L’esprit de toute puissance m’inquiète en ce qu’il abroge la moindre limite jusqu’à la principale d’entre-elle, la mort !


Si tout est possible, c’est que plus rien n’est important, même pas la mort


J’ai toujours pensé qu’il fallait une limite aux hommes, car une fois libéré de leurs craintes primitives,  leur esprit inclinenaturellement vers la toute puissance et son corollaire, le nihilisme.


Camus a vu dans le nihilisme du 19ème et 20ème siècle la marque de toutes les grandes tragédies de l’histoire liées à la perte du sens de la dignité humaine.


L’homme révolté conserve une juste limite, le sens de la dignité humaine, ce qui l’empêche de sombrer dans la révolution et le nihilisme.


La révolution n’a pas peur de la mort, puisque c’est l’avenir et ses promesses qui importent. L’homme n’est qu’un moyen au service d’une fin ultime, l’avenir radieux qu’il ne verra jamais.


Il y a un peu plus de deux siècles, les révolutionnaires déterraient le cadavre du marquis de la Rouërie, le père de la chouannerie bretonne, enterré sous un tas de pierre au château de la Guyomarais, pour décapiter son cadavre. Ce n’était pas un hasard !


En Espagne, le cri de guerre des phalangistes était « viva la muerte ! »  La mort n’existe plus. Elle n’est plus une limite, alors crevez donc !


Je n’ai jamais apprécié Jean-Marie Le Pen, son antisémitisme résolu, affiché, ses dérapages très contrôlés. Mais jamais je n’irai danser sur sa tombe, si sur celle de quiconque d’ailleurs.


Pour une raison simple ! Si je le faisais, je perdrais aussitôt mon humanité. Or, si je ne sais pas tout, je sais juste que si, nous sommes sur terre, c’est pour nourrir notre humanité et luidonner du sens, malgré tout.


Les archéologues font coïncider l’apparition de l’humanité avec les premières inhumations et la connaissance par les premiers hommes qu’ils allaient mourir un jour.


Et si les premiers hommes étaient plus humains que nous ?


Que ceux qui veulent danser sur le cadavre de ceux dont les idées les révulsent, s’efforcent d’abord de lutter contre ces dernières mais sans jamais se perdre.


Car s’ils s’abîment dans le nihilisme, ils justifieront la cause de leur ennemi.


Yvon ollivier

auteur

 
 
 

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