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Lettre ouverte : Proposition à la municipalité de Bouvron : le lancement d’une souscription pour édifierune stèle en mémoire de l’Abbé Corbillé et des dames Guitton.

Monsieur le Maire,


Nous venons de prendre connaissance de votre projet de réhabilitation de la place de l’Abbé Corbillé, lequel fut fusillé contre le mur de l’église de Bouvron le 24 avril 1794 pour avoir refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé.


Il ne s’agit donc pas de débaptiser, comme nous l’avions cru un moment, mais de reléguer l’Abbé Corbillé sur un bout de la grande place, à l’opposé de l’église où il trouva la mort.

La place devrait désormais prendre le nom de l’une des trois femmes évoquées par le sondage que vous venez de lancer sur internet.


Peut-être avez-vous tenu compte de nos protestations dans la presse à l’idée de la disparition de l’appellation « Abbé Corbillé », et dans ce cas nous vous en remercions. Mais qu’il nous soit permis de dire que notre mémoire n’y trouve pas son compte.


Car c’est notre mémoire bouvronnaise, bretonne, et celle du totalitarisme qui se retrouve reléguée sur un bout de place.


Pour cette raison, et afin que notre mémoire ne souffre pas de cette relégation, les trois associations Koun Breizh (reconnue d’intérêt général), Tudgentil Breizh et l’Association Bretonne vous proposent de lancer une souscription publique, en lien avec votre municipalité, pour édifier une stèle en mémoire de l’Abbé Corbillé et des deux dames Guitton : Perrine Couëron, veuve Guitton, et Marie, sa fille, qui finirent leur existence dans la Loire pour l’avoir hébergé.


Cette stèle trouverait idéalement sa place contre le mur de l’église, à l’endroit précis où l’abbé fut fusillé, entouré des deux dames Guitton du Bas-Bezou, à qui fut infligé ce supplice.


Nous pensons qu’il est temps de réhabiliter la mémoire des deux dames Guitton, dont les autorités publiques ont fait si peu de cas jusqu’à aujourd’hui. Cela nous paraît répondre à votre préoccupation de féminisation des noms de lieux.


La mémoire de ces deux Bouvronnaises, exécutées par un pouvoir devenu totalitaire, serait de nature à faire réfléchir les jeunes générations sur les drames du totalitarisme, à l’heure où la montée des extrêmes fait peser une lourde hypothèque sur notre avenir.


L’histoire locale offre suffisamment de personnalités féminines à honorer pour qu’il soit besoin de puiser des noms sur les listes fournies par les services de l’État, au risque de faire de Bouvron une commune impersonnelle, comme tant d’autres en France.


La Bretagne est une vieille terre de résistance au totalitarisme. Nous devons conserver cette mémoire.


C’est donc avec confiance que nous sollicitons votre accord pour la souscription et l’installation de cette stèle, qui ne devrait pas peser sur les comptes publics.


Nous nous tenons à votre disposition pour évoquer tout cela de vive voix.


Je vous prie de croire, Monsieur le Maire, en l’assurance de notre meilleure considération.


Benoit de Bergevin Président de l’Association Bretonne

Jakez de Poulpiquet Président de Tudgentil Breizh

Yvon Ollivier Président de Koun Breizh – Bertaign Tenant

 
 
 

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